La Commission européenne souhaite inclure motos et camions à la nouvelle directive qui régira la fin de vie des véhicules en Europe d’ici 2022. Tandis que les avis sont contrastés parmi les représentants des motards, certains ont depuis bien longtemps industrialisé le travail de déconstruction des deux-roues.
Plus un seul engin motorisé qui échapperait à une fin de vie règlementée : la volonté de la Commission européenne, qui travaille en ce moment sur la révision de la directive qui encadre les véhicules hors d’usage (VHU), est d’y inclure motos et camions hors d’usage. L’idée serait donc d’obliger les détenteurs d’un tel engin à le déposer dans un lieu où il serait correctement pris en charge, à l’instar de ce qui se déroule pour les voitures.
Une idée qui semble plutôt séduire l’Acem, l’association de tous les constructeurs de 2 roues qui opèrent en Europe : « L’Acem encourage la Commission européenne à étudier la possibilité d’étendre le champ d’application de la directive VHU aux deux-roues motorisés » indique l’association, qui voit dans ce fait l’occasion de s’engager de plain-pied dans l’économie circulaire.
Mais tout volontaires qu’ils soient, les Honda, Yamaha et autres Ducati etc soulignent d’emblée que leur secteur a ses spécificités : « Les fabricants de deux-roues motorisés sont de plus petites entreprises par rapport aux constructeurs de voitures particulières auxquels s’applique la directive actuelle sur les véhicules hors d’usage. Nombre d’entre eux sont des petites et moyennes entreprises (PME) qui auront besoin de règles spécifiques pour pouvoir s’adapter à ces nouvelles exigences » explique ainsi l’Acem, qui souhaite aussi que les phases « de collecte et de traitement » des motos hors d’usage soient « économiquement neutres ».
Ne faisant visiblement pas preuve d’un enthousiasme de façade, l’association qui porte la voix des fabricants de motos voudrait même que « des exigences obligatoires de dépollution et l’interdiction de réutiliser certaines pièces » soient également établies par la Commission européenne. L’Acem réclame enfin un peu de temps, de manière à faire aussi évoluer la construction de machines destinées à être démantelées selon des processus normés.
« Pas de motos démantelées au bord des routes…«
Mais un encadrement légal de la fin de vie de leurs motos, les utilisateurs n’en veulent pas. C’est du moins la position de la Fema, l’association qui représente les intérêts des fans de deux-roues auprès de Bruxelles. Pour la Fema, « théoriquement, toutes les pièces d’un deux-roues sont réutilisables grâce à un large réseau de professionnels en Europe ». La mesure envisagée serait donc superfétatoire car « il n’y a pas de problèmes flagrants de motos démantelées au bord des routes ou d’une manière inappropriée ». Et de prévenir : « Inclure les deux-roues pourrait même être contraire au but de la directive, en créant un problème là où il n’y en a pas… »
Mais au-delà des lois, le monde de la moto n’a pas attendu Bruxelles pour d’ores et déjà proposer des casses qui n’ont rien à envier à celles propres aux voitures. Dans le sud de la France, outre Aquitaine Moto Casse (notre photo), un autre acteur s’est fait un nom assez récemment : Surplus Moto, situé à Gaillac, dans le Tarn. Une récente vidéo de présentation de l’entreprise livre des chiffres et des procédés tout à fait remarquables : « 30 à 60 pièces retirées par moto », « 4 à 5 contrôles » des pièces avant leur stockage, « 102 000 références proposées », 2 ans de garantie sur les pièces reconditionnées…
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