Alors que les conditions sanitaires actuelles ne permettent pas aux centres VHU d’accueillir leurs clients comme il se doit, de plus en plus de démolisseurs s’orientent vers la vente en ligne. Les casses moto font aujourd’hui figure de référence dans le domaine.
Contraints de fermer leurs portes au public pour cause de confinement, les centres VHU n’ont pour autant pas cessé de travailler. Il leur est toujours possible d’accueillir du public afin de retirer des marchandises commandées sur Internet. Une mesure qui permet d’adoucir les effets économiquement dévastateurs du deuxième confinement, alors que les pertes occasionnées par le premier n’ont toujours pas été soldées.
Selon le magazine Décision Atelier, le réseau ReparCar.fr a accéléré « les développements des e-boutiques et du click & collect pour ses centres VHU partenaires », alors que ces solutions auraient dû être déployées à la fin de l’année. Toujours d’après le magazine, l’annonce a été « très bien reçue par les centres VHU partenaires car en une journée plus de la moitié ont confirmé leur intérêt ». Et ReparCar de travailler d’arrache-pied, puisque émergeront sur le web les « premières e-boutiques dès cette semaine », selon les deux responsables du réseau.
En matière de valorisation des pièces d’occasion et d’e-commerce, les casses spécialisées dans la moto auraient même un coup d’avance par rapport à leurs collègues de l’automobile. Plusieurs raisons à cela : une moto est beaucoup plus simple à démonter qu’une voiture. Il y en a aussi bien moins qui circulent, d’où une moindre profusion de pièces et la nécessité accrue d’une proposition de la pièce au niveau national. Enfin, une moto est souvent classée « RSV » pour une simple glissade, car la valeur des motos est elle aussi plus faible que celle des autos. Les casses moto ne regorgent donc pas forcément de vieilles bécanes des années 80, bien au contraire !
100M€ pour se digitaliser
Les casses moto ont donc su se digitaliser assez vite. En septembre 2019, le démolisseur agréé Laurent Hérail a ainsi lancé « Surplus Moto » à Gaillac, dans le Tarn. Adoubée par les plus hautes sphères de l’Etat, son affaire consiste à démonter environ 10 000 motos par an, pour les vendre ensuite en pièces détachées. Contrôlées, photographiées, garanties 2 ans, les pièces de réemploi de Surplus Moto se commercialisent évidemment en ligne. Le 31 octobre dernier, une autre casse moto a fait savoir qu’elle avait enfin un site d’e-commerce : Aquitaine Moto Casse (notre photo). Etc !
Les sites d’e-commerce ne résoudront pas les problèmes de fermetures liées au coronavirus, bien sûr. Le CNPA l’a encore fait remarquer le 6 novembre, puisque selon l’un de ses communiqués, « l’autorisation du click and collect ne suffit pas à éviter la perspective d’une chute des ventes » au sein de toutes les professions de l’automobile. Mais cela n’en demeure pas moins un sillon à creuser. Quelques jours après l’annonce présidentielle du retour au confinement, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a même fait savoir que 100 millions d’euros seront consacrés par l’Etat à la digitalisation des petits commerces.
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